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Le Conseil constitutionnel vient de rendre sa décision en réponse à la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par les Exégètes amateurs sur la surveillance hertzienne. Reprenant nos arguments, il constate l’inconstitutionnalité de l’article L. 811-5 du code de la sécurité intérieure permettant une surveillance des communications hertziennes, celle-ci n’étant soumise « à aucune condition de fond ni de procédure » et sa « mise en oeuvre » n’étant encadrée « d’aucune garantie ».
Bien que le Conseil constitutionnel ait décidé de reporter formellement les effets de la censure de l’article L. 811-5 de quatorze mois (au 31 décembre 2017), il a toutefois vidé celui-ci de sa substance dès aujourd’hui.
En effet, les dispositions censurées ne peuvent dès à présent plus « servir de fondement à des mesures d’interception de correspondances, de recueil de données de connexion ou de captation de données informatiques » en France comme à l’international. Les seules mesures pouvant encore être prises sur la base de cet article semblent donc exclure toute atteinte à la vie privée.
Par ailleurs, le Conseil a ordonné que toute mesure prise sur le fondement de cet article soit communiquée à la CNCTR afin que celle-ci s’assure que ces nouvelles limites ne soient pas dépassées (bien qu’il faille regretter que ce contrôle soit confié à une autorité n’offrant pas suffisamment de garanties structurelles et ne disposant pas de ressources suffisantes pour assurer son efficacité). Par ailleurs, le Conseil constitutionnel n’apportant guère de précision quant aux mesures fondées sur l’article L. 811-5 qui pourraient survivre à ces limites, nous espérons que la CNCTR saura, par exemple dans son rapport annnuel à paraître prochainement, fournir quelques explications pratiques à cet égard.
La décision rendue ce jour par le Conseil est un succès incontestable, puisqu’elle doit mettre fin à des mesures attentatoires à la vie privée et aux libertés parfaitement inconstitutionnelles et disproportionnées. En privant les services de renseignement d’une couverture juridique laissant libre cours à toutes sortes de mesures de surveillance illégale, cette décision marque une première victoire dans la procédure engagée par les Exégètes amateurs contre la loi renseignement et ses décrets d’application. Elle montre qu’un travail précis et obstiné peut faire évoluer la loi même après son vote malheureux. C’est un encouragement à continuer le combat, pour garantir la protection des libertés et de l’État de droit !