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Tribune de Julien Rabier, vice-président de la Fédération FDN.
Dans les réflexions sur la surveillance, notamment la surveillance généralisée, il revient souvent la question d’un de ses effets : l’autocensure. Soumis au regard constant ou même simplement à la crainte de ce regard, on en vient à modifier nos comportements, nos paroles, nos actes, voire nos pensées de peur d’attirer sur nous les foudres du pouvoir scrutateur et inquisiteur. […]
Soumis à la loi comme tous les autres, les fournisseurs d’accès associatifs devront l’appliquer et permettre à l’œil inquisiteur des services de renseignement de scruter les agissements de leurs abonnés en temps réel. […] Comment un groupe de personnes peut décider collectivement de mettre fin à ce qui fait le liant de ce même groupe : la confiance ? Comment imaginer qu’un groupe de personnes puisse accepter collectivement une telle intrusion dans la vie privée de chacun ? […]
Non, nous ne mettrons pas de mouchards dans notre réseau. Non, nous ne nous mettrons pas sous surveillance. Il ne peut y avoir d’autosurveillance comme il peut y avoir un autocontrôle ou une autocensure. Parce que nous ne sommes pas des individus isolés. Parce que nous sommes des individus en réseau, une force collective, nous ne pouvons nous soumettre à une telle mesure. Parce que nous formons un réseau humain avant de former un réseau de machines. Non.