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Une loi datant de la présidence d'Obama obligeait les fournisseurs d'accès Internet à traiter tous les services de la même manière assurant ainsi le «neutralité du Net». L'administration Trump vient de renoncer à ce principe : une révolution pour les deux côtés de l'Atlantique. […]
« Quel sera l’effet aux États-Unis de la fin de la neutralité du Net ? Cela donnera de la force aux grands opérateurs, déjà en situation de monopole (dans une ville américaine, quand il y a deux opérateurs, ce sont celui qui fait de l’ADSL, et celui qui fait du câble, et encore, pas partout). Ces grands opérateurs, qui sont très en retard technologiquement, en espèrent un surplus de revenus sans avoir à investir, en prélevant une part des revenus des géants comme Google, Facebook ou Netflix. L’effet second, ce sera de renforcer la position dominante de ces géants: étant les seuls à pouvoir payer la rente demandée par les opérateurs, ils seront protégés. » […]
« L’alternative, c’est que l’Europe s’appuie au contraire sur ses valeurs, et sur les règles qu’elle a mises en place (la neutralité du Net, le règlement européen sur les données personnelles…). En défendant ces positions, nous avons alors une chance : les nouveaux venus américains auront un handicap, un réseau non-neutre. Les entreprises innovantes européennes en revanche, auront un accès facile à un grand marché, une Europe de 500 millions de citoyens qui ont des droits. Et une Europe forte, capable d’imposer ses règles aux grands groupes américains. Bref, nous avons là une opportunité intéressante, que l’Europe devienne un terreau plus favorable à l’innovation sociale, et économique, par la protection des citoyens. »
Benjamin Bayart, Président de Fédération des fournisseurs d'accès à Internet associatifs et co-fondateur de la Quadrature du Net